
Alors, quand j'apprends que certains des meilleurs coureurs du peloton ont failli ne pas participer à la dernière édition de Liège-Bastogne-Liège, la doyenne des classiques, à cause de plusieurs plaintes déposées en Belgique par un collectif d'associations écolos, là, pardon, mais je m'agace. "Tiens, Machin, ça fait un an que tu pédales huit heures par jour pour cette course, mais en fait tu vas pas prendre le départ parce que l'année dernière tu as jeté ton bidon par terre. Dis pas non, on t'a vu et c'est puni par la loi !"
LA LOI, C'EST LA LOI
C'est vrai ça, messieurs les coureurs, allez jeter vos bidons dans les poubelles prévues à cet effet, bordel ! C'est pas compliqué. Vous vous échappez, vous buvez, là vous repérez le premier village, vous déviez un peu votre parcours pour vous y rendre (z'êtes pas aux pièces, non ?), vous cherchez la poubelle (et de la bonne couleur, s'il vous plaît), vous y déposez votre bidon vide et vous repartez en course, la conscience tranquille, en bon citoyen du monde et surtout en conformité avec la loi belge. Alors, bien sûr, les spectateurs qui ramassent pour leur plus grand bonheur la quasi-totalité des bidons laissés par le passage d'un peloton seront très déçus, mais la loi, c'est la loi.
Les associations écologistes ont raison : la priorité dans la lutte contre la pollution sportive, c'est bien les cyclistes et leurs bidons. Bien avant le sport automobile, par exemple. Tiens, d'ailleurs, quelqu'un peut me dire ce que deviennent les milliers de pneumatiques utilisés par une seule écurie de formule 1 sur une seule saison ? Ou m'expliquer ce qui est dégagé dans l'air par toutes ces voitures sur un seul week-end de Grand Prix ?
Mais bon, c'est sans doute plus facile d'envoyer les flics perquisitionner dans l'hôtel – Formule 1 ? – d'une petite équipe cycliste que d'aller expliquer à Bernie Ecclestone qu'on va entrer en guerre contre une industrie qui pèse des milliards.
Et puis les cyclistes ont tellement l'habitude qu'on leur tape sur la gueule, alors un peu plus un peu moins... Ces mecs ne gagnent pas un rond, se font emmerder et insulter en permanence et continuent pourtant à s'esquinter sur leur vélo trois cents jours par an. C'est exactement pour cela que je continuerai à les aimer et à les admirer.
Ah. On apprend à l'instant que le petit Julien, 14 ans, qui a ramassé et bu dans le bidon de Cancellara sur le dernier Paris-Roubaix, vient d'être contrôlé positif et suspendu à vie par son club régional... Bon, j'ai rien dit.
ONDar-fiction84, Posté le vendredi 10 mai 2013 03:20
Je m'y connais assez bien a la matière puisque je suis cycliste moi même ( et véridique ).
On parle tous le temps de ce qui se dope mais on parle pas assez de ce qui se dope pas il y a en beaucoup.
Ce qui a écrit Arnaud et la réalité on souffre beaucoup sur un vélo ( il y a plein de sport où aussi on souffre ) quand a chaque fois je fais mes kilomètres en rentrant le soir j'ai mal au dos on risque de mourir a chaque grosse chute... ( et j'en passe ).
Sinon j'adore la façon dont Arnaud a écrit cette article.